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LE CHEF DE LA BANQUE CENTRALE DU LIBAN PART SANS SUCCESSEUR

5 Août 2023 18:08 (UTC+01:00)
LE CHEF DE LA BANQUE CENTRALE DU LIBAN PART SANS SUCCESSEUR
LE CHEF DE LA BANQUE CENTRALE DU LIBAN PART SANS SUCCESSEUR

Paris / La Gazette

Le directeur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, qui est recherché pour des délits financiers présumés dans plusieurs pays européens, a quitté son poste hier sans qu'aucun successeur n'ait été désigné.

La classe politique libanaise, profondément divisée, n'est pas parvenue à se mettre d'accord sur un remplaçant pour M. Salamé, 73 ans, créant ainsi une nouvelle vacance du pouvoir dans un pays qui n'a pas non plus de président et qui est dirigé par un gouvernement intérimaire.

M. Salamé, qui a occupé ce poste pendant 30 ans, est une figure clé de l'élite politique libanaise, largement accusée d'être responsable de l'effondrement économique du pays, qui a vu la monnaie s'effondrer et les taux de pauvreté grimper en flèche.

Défendant son héritage, M. Salamé a déclaré il y a quelques jours à une chaîne de télévision locale qu'il avait été transformé en « bouc émissaire » de la crise et a reproché au reste de la classe politique libanaise de l'avoir abandonné « il y a longtemps ».

En vertu de la loi libanaise, M. Salamé sera temporairement remplacé par le premier vice-gouverneur de la banque centrale, M. Wassim Manssouri. Toutefois, les quatre vice-gouverneurs ont menacé de démissionner au début du mois.

Le petit pays méditerranéen est déchiré depuis quatre ans par une crise économique que la Banque mondiale a qualifiée de l'une des pires de l'histoire moderne.

La politique au Liban, pays qui ne compte que 6 millions d'habitants, est extrêmement complexe car le pouvoir est partagé dans le cadre d'un système confessionnel qui reconnaît 18 sectes musulmanes et chrétiennes.

Depuis plus d'un an, le Liban est gouverné par un cabinet intérimaire aux pouvoirs limités et n'a pas de président depuis neuf mois.

Depuis deux ans, M. Salameh fait l'objet d'enquêtes judiciaires dans son pays et à l'étranger sur des allégations de détournement de fonds, de blanchiment d'argent, de fraude et d'enrichissement illicite, accusations qu'il nie.

Il est recherché en France et en Allemagne, et Interpol a émis une notice rouge pour son arrestation, mais le Liban n'extrade pas ses ressortissants.

En mars 2022, la France, l'Allemagne et le Luxembourg ont saisi des biens d'une valeur de 120 millions d'euros (135 millions de dollars) dans le cadre d'une enquête sur la fortune de M. Salameh.

En février, le Liban a également accusé M. Salamé de détournement de fonds, de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale dans le cadre de sa propre enquête.

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