BORRELL MET EN GARDE CONTRE LA SUPPRESSION DU FINANCEMENT DE L'UNRWA
Paris / La Gazette
Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, a mis en garde dimanche contre les tentatives de dégraissage de l'Agence de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui sont extrêmement malavisées.
"La suppression du financement de l'UNRWA serait à la fois disproportionnée et dangereuse", a averti M. Borrell au sujet de l'agence, qui est au cœur d'une controverse depuis qu'Israël a affirmé que plusieurs de ses employés étaient impliqués dans l'incursion du Hamas du 7 octobre.
"Alors que certains donateurs importants ont suspendu leur financement, il est largement reconnu que l'UNRWA joue un rôle central dans la fourniture d'une aide vitale à plus de 1,1 million de personnes à Gaza qui souffrent d'une faim catastrophique et de l'apparition de maladies.
La suspension du financement de l'agence mettrait des centaines de milliers de vies en danger", a déploré le haut diplomate européen.
Il a ajouté dans un article de blog que "l'agence a pris des mesures immédiates et lancé une enquête", qualifiant les allégations de sérieuses et qui ne devraient pas rester impunies si elles sont vraies.
Ses commentaires interviennent alors que plus d'une douzaine de pays, dont les principaux donateurs que sont les États-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suède, ont suspendu leur financement à l'UNRWA à la suite d'accusations israéliennes selon lesquelles 12 membres du personnel auraient été impliqués dans l'incursion du 7 octobre.
L'agence, qui a reçu une nomination norvégienne pour le prix Nobel de la paix, a prévenu qu'elle devrait cesser ses activités d'ici la fin du mois si le financement était réduit de manière significative.
L'ONU a annoncé un audit des opérations de l'UNRWA, précisant qu'elle déterminerait si l'organisme doit être suspendu en fonction des résultats de cette enquête.
M. Borrell s'est dit convaincu que l'enquête serait achevée avant le lancement d'une enquête externe indépendante avant le prochain paiement de la Commission européenne prévu à la fin du mois.
M. Borrell a ajouté que les fonds totaux suspendus s'élèvent actuellement à "plus de 440 millions de dollars, soit environ la moitié des fonds prévus par l'agence pour 2024".
Il a averti qu'un tel manque à gagner mettait en danger l'existence même de l'agence.
La guerre d'Israël contre Gaza - en réponse au 7 octobre - a tué près de 27 500 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé la semaine dernière que l'agence onusienne avait été "totalement infiltrée" par le groupe de résistance palestinien, le Hamas.
