L’AZERBAÏDJAN LANCE UNE VASTE ETUDE GEOLOGIQUE AU KARABAGH ET EN AZERBAÏDJAN ORIENTAL DU ZANGUEZOUR
Paris / La Gazette
Une grande campagne d’évaluation géologique est actuellement en cours dans les régions économiques du Karabagh et du Zanguezour oriental afin de déterminer le potentiel minier de ces territoires récemment libérés.
L’Agence azerbaïdjanaise d’exploration géologique a déjà entamé les travaux préparatoires, qui comprennent des études lithologiques, pétrographiques et minéralogiques, ainsi que des relevés de terrain destinés à identifier les zones les plus prometteuses. Parallèlement, une prospection magnétique est menée sur une distance de 150 kilomètres.
La mise en œuvre du projet a été confiée à la société nationale Geo Company LLC, spécialisée dans les services d’exploration géologique. Le coût total de l’opération est estimé à 200 000 manats.
Des ressources naturelles exceptionnelles
S’exprimant lors de la cérémonie marquant le 80e anniversaire de l’Académie nationale des sciences d’Azerbaïdjan, le Président Ilham Aliyev a souligné la richesse des ressources naturelles des territoires libérés. Il a rappelé que ces régions n’avaient jamais fait l’objet d’études approfondies à l’époque soviétique : « Même si elles l’avaient été, les technologies de l’époque n’auraient pas permis une exploration à grande échelle. Aujourd’hui, les technologies modernes ouvrent de toutes nouvelles perspectives pour la recherche géologique », a déclaré le chef de l’État.
Selon les médias arméniens, en 1988, une partie des documents relatifs à l’évaluation géologique du Karabagh et du Zanguezour oriental aurait été illégalement transférée en Arménie, sans jamais être exploitée pendant les années d’occupation. Ces archives incluaient notamment un rapport de mai 1968 sur les expéditions du Murovdag, qui faisaient état de réserves considérables :
- Or : 1 250 tonnes
- Argent : 4 550 tonnes
- Cuivre : 1 840 000 tonnes
- Plomb : 660 000 tonnes
- Zinc : 775 000 tonnes
- Cobalt : 150 000 tonnes
- Chrome : 2 250 000 tonnes (jusqu’à 3,5 millions en incluant les flancs)
Le rapport mentionnait également d’importants gisements de bauxite, de minerai de fer (à 45–55 % de teneur en fer), ainsi que la présence d’éléments rares comme le lithium et le béryllium.
Le “Oural azerbaïdjanais” : un potentiel stratégique
Grâce aux données géologiques actuelles, les experts qualifient désormais le Karabagh et le Zanguezour oriental de “Oural azerbaïdjanais”, tant leurs ressources sont riches et variées. Plus de 800 gisements de minéraux utiles ont déjà été recensés, parmi lesquels l’or, le cuivre, le plomb, le zinc et le mercure, mais aussi des matériaux de construction comme le marbre, le granite, le tuf, le basalte, le calcaire, la pérlite ou encore des pierres semi-précieuses et des métaux rares.
La région économique du Zanguezour oriental, en particulier les districts de Kalbajar et Zangilan, se distingue par sa richesse en métaux précieux. Surnommé le “trésor d’or” de l’Azerbaïdjan, Kalbajar possède d’importants gisements, notamment Soyudlu (112,5 tonnes d’or), Agduzdag et Tutgun (plus de 13 tonnes à eux deux). À Agduzdag, environ 100 filons de quartz aurifères ont été identifiés, dont cinq à teneur industrielle, contenant de l’or pur et de l’électrum, un alliage naturel d’or et d’argent.
À Zangilan, le principal gisement aurifère est celui de Vejhnali, où un seul bloc renferme 2 169 tonnes d’or, et un autre 4 347 tonnes.
Pillage et exploitation illégale pendant l’occupation
Durant les années d’occupation arménienne, plusieurs de ces gisements, notamment Soyudlu, Gizilbulag, Vejhnali et Demirli, ont été exploités illégalement. Des images satellites du système Azersky ont confirmé ces activités, menées par des sociétés de près de 20 pays, dont le Royaume-Uni, la France, l’Iran, les États-Unis, la Russie, la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Outre le pillage, la partie arménienne avait également tenté de mener des travaux géologiques autonomes, notamment à Khankendi, où une “laboratoire géologique” avait été mis en place. Des prospections y avaient identifié des gisements de métaux non ferreux, de charbon et de feldspath, mais ces initiatives n’ont jamais abouti faute d’investisseurs étrangers — aucun n’ayant voulu s’engager dans une zone grise politiquement instable.
Vers une nouvelle ère de développement durable
Aujourd’hui, grâce à la stabilité retrouvée et aux technologies modernes, l’Azerbaïdjan entend exploiter de manière rationnelle et transparente les ressources du Karabagh et du Zanguezour oriental. Ce programme d’exploration marque une étape essentielle dans la reconstruction économique et le développement durable des territoires libérés, consolidant la position de l’Azerbaïdjan comme acteur clé de la sécurité énergétique et minière régionale.
