DEPUIS RAFAH, LE CHEF DE L'ONU APPELLE À LA FIN DE LA GUERRE ISRAÉLO-PALESTINIENNE
Paris / La Gazette
La file de camions d'aide bloqués du côté égyptien de la frontière avec la bande de Gaza, alors que les Palestiniens sont confrontés à la famine de l'autre côté, est un "scandale moral", a estimé le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors d'une visite au point de passage de Rafah.
"Je suis venu à Rafah pour mettre en lumière la souffrance des Palestiniens de Gaza", a déclaré le chef de l'ONU samedi, lors d'une conférence de presse à El Arish, dans le nord du Sinaï égyptien, où est stockée une grande partie de l'aide internationale destinée à Gaza, Israël continuant à bloquer l'entrée de l'aide.
"Ici, depuis ce point de passage, nous voyons le déchirement et la cruauté de la situation. Une longue file de camions d'aide bloqués d'un côté des portes, la longue ombre de la famine de l'autre", a-t-il martelé.
"C'est plus que tragique. C'est un scandale moral. Tout nouvel assaut ne fera qu'aggraver la situation - pire pour les civils palestiniens, pire pour les otages et pire pour tous les habitants de la région", a-t-il déploré.
La visite de M. Guterres, qui s'inscrit dans le cadre de son "voyage de solidarité" annuel dans les pays musulmans pendant le ramadan, intervient alors qu'Israël est soumis à une pression mondiale pour qu'il autorise l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, dévastée par plus de cinq mois de guerre.
"On ne peut pas voir autant de gens se faire tuer, on ne peut pas voir autant de souffrances sans se sentir extrêmement frustré", a exhorté M. Guterres en répondant aux questions des journalistes. "Nous n'avons pas le pouvoir d'arrêter [la guerre à Gaza], j'appelle ceux qui ont le pouvoir de l'arrêter à le faire", a-t-il ajouté.
Le chef de l'ONU a souligné qu'il était temps qu'Israël prenne un "engagement ferme" en faveur d'un accès sans entrave aux produits humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza et a promis que l'ONU continuerait également à travailler avec l'Égypte pour "rationaliser" l'acheminement de l'aide dans la bande de Gaza.
"Il est temps d'inonder véritablement Gaza d'une aide vitale. Le choix est clair : soit l'afflux, soit la famine", a poursuivi M. Guterres.
