BERNARD CAZENEUVE QUITTE LE PARTI SOCIALISTE SUITE À L'ACCORD AVEC LFI

Paris / La Gazette
Bernard Cazeneuve annonce qu’il quitte le Parti socialiste à la suite de l’accord passé avec La France insoumise
Bernard Cazeneuve annonce qu’il quitte le Parti socialiste à la suite de l’accord passé avec La France insoumise
Il n’aura pas mis longtemps avant de mettre à exécution sa menace : l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi 4 mai qu’il quitte le Parti socialiste (PS) dans un entretien au quotidien régional La Manche libre, après qu’un accord a été conclu le jour même par sa famille politique avec La France insoumise, en vue des élections législatives. « J’ai quitté le Parti socialiste en désaccord avec l’alliance passée avec le parti de Jean-Luc Mélenchon », déclare-t-il.
L’ancien chef de gouvernement évoque dans cet entretien « une formation politique, La France insoumise, dont j’ai eu à subir la violence, l’outrance des positions, les insultes aussi quand j’étais au gouvernement, notamment lorsque s’est produite la mort de Rémi Fraisse » – un militant écologiste tué par l’explosion d’une grenade lors d’affrontements avec les forces de l’ordre en marge de la mobilisation contre le projet de barrage de Sivens, en 2014, lorsque M. Cazeneuve était ministre de l’intérieur sous la mandature de François Hollande.
Opposition à la ligne de La France insoumise
La veille, déjà, Bernard Cazeneuve avait fait savoir, dans un long post publié sur sa page Facebook, qu’il quitterait le PS si un accord était signé avec les « insoumis », alors que les négociations étaient en cours et bien avancées entre les deux partis.
« Parce que je suis fidèle au socialisme républicain et que je le resterai, je ne pourrai, en conscience et en responsabilité, demeurer dans le parti dont les dirigeants auront oublié ce qui le fonde et perdu leur boussole », écrit-il dans ce message. Il y souligne également sa fidélité à ses idées et sa famille politique, mettant en avant ses « trente-cinq ans dans les rangs du Parti socialiste » : « En politique, savoir qui l’on est et ce que l’on veut, c’est aussi avoir une idée claire de ce que l’on n’est pas et de ce que l’on n’acceptera jamais de devenir. »
Pour l’ancien ministre, « l’indépendance de la nation n’a jamais signifié la rupture de ses alliances militaires ni l’accommodement avec des régimes autoritaires ou des dictatures, sur notre continent ou sur d’autres », « la République laïque ne peut frayer avec le communautarisme » et « la réorientation des politiques de l’Union ne saurait se traduire par la destruction du projet européen qui permettrait à d’autres de décider, à notre place, de notre destin ». Soit autant de critiques claires envers le programme de LFI, qui grondent au sein du Parti socialiste. (le monde)