MÉLENCHON : "JE DEMANDE AUX FRANÇAIS DE M'ÉLIRE PREMIER MINISTRE AUX LÉGISLATIVES "

Paris / La Gazette
« Je demande aux Français de m'élire Premier ministre » en votant pour une « majorité d'Insoumis » et de « membres de l'Union populaire » aux élections législatives de juin, a déclaré mardi Jean-Luc Mélenchon, troisième homme au premier tour de la présidentielle.
Pour les électeurs de gauche, le scrutin de dimanche prochain revient à choisir entre la peste et le choléra.
Si Hidalgo et Jadot ont appelé à voter Macron, beaucoup d'électeurs hésitent entre trois solutions : voter Macron pour faire barrage à Marine le Pen, s'abstenir car il ne peuvent oublier la politique très droitière du gouvernement En Marche, notamment vis à vis des musulmans, ou encore provoquer un choc en donna sa voix à Marine le Pen.
Quoiqu'il en soit, la solution ne viendra pas du scrutin de dimanche. Il viendra ce que qu'on appelle souvent le "troisième tour", c'est à dire les législatives.
Si Macron est élu, ce qui est fort probable, les électeurs de gauche souhaitent qu'il n'ait pas, pour 5 ans encore, le monopole du pouvoir. L'équilibre viendra alors des législatives, puisque, finalement, c'est le parlement qui vote les lois. Pour beaucoup, l'idéal serait même la cohabitation. Une formule qui n'a pas si mal réussi dans le passé.
C'est ce à quoi Jean-Luc Mélenchon appelle. Avec 21,95 % des voix au premier tour, il peut en effet se poser en rassembleur des mécontents de la macronie. En votant massivement pour la France insoumise ou l'alliance qu'il pourrait former avec les écologistes, il pourrait avoir la majorité à l'Assemblée Nationale, et, ainsi que le veut la Ve République, être nommé premier Ministre. C'est exactement les termes de son appel : « Je serai le Premier ministre, pas par la faveur de M. Macron ou de Mme Le Pen, mais par les Français qui m'ont élu », a-t-il annoncé sur BFMTV.
C'est dans cette perspective qu'il tend la main à à l'ensmeble de la gauche, notamment avec EELV et le PCF : « J'appelle tous ceux qui veulent rejoindre l'Union populaire à se joindre à nous pour cette belle bataille. Il y a donc un troisième tour, il n'y a pas seulement un deuxième tour ». Une éventualité cauchemar pour Emmanuel Macron, très attaché à l'aspect "jupitérien" son mandat. Et Mélenchon ne manque pas de s'en amuser : la cohabitation, « si ça ne convient pas au président, il peut s'en aller, moi je ne m'en irai pas », a assuré Jean-Luc Mélenchon, qui a dit vouloir être « le Premier ministre pour appliquer (son) programme ».
Pour contrecarrer cette éventualité, Emmanuel Macron a tenté de rallier les voix des candidats malheureux contre la possibilité d'obtenir quelques maroquins. Peine perdue avec jean-Luc Mélenchon : « Je ne négocie avec personne », a-t-il rétorqué à l'invitation.
Quant à savoir s'il préfère être le premier ministre de Macron ou de Le Pen, il assure que non, puisque "c'est le Premier ministre qui signe les décret" et que l'essentiel pour lui est d'appliquer son programme quel que soit le locataire de l'Elysée. Il rappelle néanmoins à ses amis sa consigne de « pas donner une seule voix à Mme Le Pen », car les dangers de l'un et de l'autre « ne sont pas de même nature ».
Le député des Bouches-du-Rhône sortant n'a pas voulu indiquer pour l'instant s'il se représenterait à la députation, tpuisque, de toutes façons, il n'est « pas besoin d'être député pour être Premier ministre ».