EN RÉPONSE AUX ÉMEUTES, LES RÉPUBLICAINS S'ALIGNENT SUR L'EXTRÊME-DROITE
Propos polémiques et propositions sécuritaires choc : plusieurs élus Les Républicains (LR) n’hésitent plus à s’aligner sur l’extrême droite pour se démarquer du gouvernement et démontrer leur fermeté face aux émeutiers.
Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a ainsi déclenché un tollé, mercredi 5 juillet, en assurant qu'il existait un lien entre l'immigration et les émeutes de la semaine écoulée et "une sorte de régression vers les origines ethniques" de la part de "la deuxième et troisième générations".
"Certes, ce sont des Français, mais ce sont des Français par leur identité et malheureusement, pour la deuxième et troisième générations, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques", a-t-il affirmé sur franceinfo à propos du profil des jeunes qui ont pris part aux émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué lors d'un contrôle de police.
"C'est la double peine pour les Français : ils ont payé et maintenant il va falloir reconstruire parce que les ensauvagés ont brûlé !", a également dénoncé Bruno Retailleau.
Des propos rapidement condamnés par la gauche : la présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale Mathilde Panot a dénoncé le "racisme crasse d'un président de groupe en déroute qui n'a plus de républicain que le nom", le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a évoqué "la zemmourisation des esprits" et le groupe écologiste du Sénat a pointé des "propos ouvertement racistes".
Le gouvernement, aussi, a contredit une telle approche. "L'explication seulement identitaire me paraît très erronée", a répondu mardi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, précisant que "moins de 10 % des interpellés étaient étrangers" et "90 % français".
"Pourquoi dans certains endroits, c'est des jeunes issus de l'immigration, dans d'autres, pas du tout ?", a interrogé de son côté le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, jeudi matin. "Pourquoi dans certains endroits, ce sont des jeunes qui sont connus des services (...) et dans la plupart des endroits, pas du tout ?", a-t-il poursuivi, annonçant un travail en cours mené par "un ensemble de professionnels" pour "qu'on puisse identifier des facteurs communs, s'il y en a".