Lagazette

ELISABETH BORNE, NOUVELLE PREMIÈRE MINISTRE : TOUT CHANGER POUR QUE RIEN NE CHANGE

17 Mai 2022 11:27 (UTC+01:00)
ELISABETH BORNE, NOUVELLE PREMIÈRE MINISTRE : TOUT CHANGER POUR QUE RIEN NE CHANGE
ELISABETH BORNE, NOUVELLE PREMIÈRE MINISTRE : TOUT CHANGER POUR QUE RIEN NE CHANGE

Paris / La Gazette

Pour ses débuts comme Première ministre, Elisabeth Borne doit répondre à une double urgence: constituer son équipe gouvernementale et mener la bataille des législatives, tout en répondant aux attentes sur le pouvoir d'achat et le climat.

« Dans les prochains jours »: sans fixer de date précise, la nouvelle locataire de Matignon doit choisir une nouvelle équipe gouvernementale « resserrée », selon son entourage, alors que la nomination d'éventuels secrétaires d'Etats est attendue dans un deuxième temps, probablement après les législatives.

Car c'est d'abord en tant que patronne de la majorité que Mme Borne aborde ses nouvelles fonctions, avec pour feuille de route de donner à nouveau une majorité à la macronie à l'Assemblée.

Elle-même jamais élue, elle avait été investie ces derniers jours par la majorité présidentielle dans la sixième circonscription du Calvados. Son entourage a confirmé lundi soir cette candidature dans un territoire qui avait placé nettement en tête Emmanuel Macron aux deux tours de la présidentielle, laissant présager un succès à la nouvelle Première ministre.

Mais, dans le cas contraire, son avenir à Matignon semblerait compromis.

Sa nomination n'est pas réellement une surprise. Son nom circulait déjà depuis plusieurs jours.
Elisabeth Borne est la deuxième femme à accéder à ce poste, après Edith Cresson, nommée par Mitterrand en 1991.

La nomination d'une femme à Matignon est aussi, pour Emmanuel Macron, une façon de d'illustrer un changement... pour que rien ne change, selon la formule de Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Elle assurera la continuité de la politique présidentielle, ce que lui reproche déjà l'opposition.

« Macron vient de choisir comme Premier ministre une technocrate socialiste », a fustigé le député LR Eric Ciotti,. Pour Marine Le Pen, "Macron continue sa politique de saccage social".

Pour Eric Zemmour, toujours aussi drôle, "2022 sera donc l'année de la soumission à la gauche"

Ce qui, bien entendu n'est pas tout à fait le point de vue de celle-ci :

Pour Jean-Luc Mélenchon, Elisabeth Borne "incarnera la continuité de la politique du président de la République et des précédents premiers ministres du quinquennat"... "C'est donc en quelque sorte une nouvelle saison de maltraitance économique et sociale qui commence".

Pour le chef de file de la France Insoumise, Elisabeth Borne, ex-ministre du Travail, des Transports et de la Transition écologique reste celle qui a fait que "un million de chômeurs dorénavant ont leurs allocations baissées de plus der 17%", "qui a ouvert le rail et le transport à la concurrence"

Pour Fabien Roussel, député communiste du Nord et ancien candidat à la présidentielle "avec Elisabeth Borne, Macron a trouvé sa nouvelle Mme Tatcher. La technocratie au service de l'argent-roi".

Valérie Pécresse est l'une des rares à se réjouir de cette nomination : "Elle a incontestablement le parcours d'engagement nécessaire pour devenir la deuxième femme premier ministre de notre pays" a-t-elle écrit sur Twitter.

Réforme des retraites

Sur le fond, lors de sa courte prise de parole sur le perron de Matignon, Elisabeth Borne a appelé à « agir plus vite et plus fort » face « au défi climatique et écologique ».

« Je suis convaincue que nous pourrons le faire en associant encore davantage les forces vives de notre territoire, parce que c'est bien au plus près des Français qu'on trouvera les bonnes réponses », a-t-elle encore lancé, alors que le président de la République avait énuméré quelques minutes plus tôt dans un tweet ce qu'il entendait être les priorités de sa nouvelle cheffe de gouvernement: « écologie, santé, éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité ».

Depuis plusieurs jours, le président de la République avait indiqué qu'il recherchait un profil « social », « écologique » et « productif », des cases cochées par l'ex-ministre du Travail, des Transports et de la Transition écologique, ce dernier portefeuille devant par ailleurs être désormais la prérogative du Premier ministre, selon la volonté présidentielle.

Mais c'est aussi sur le pouvoir d'achat, sujet de préoccupation numéro un des Français, que la nouvelle locataire de Matignon devra d'abord convaincre, notamment avec la mise en oeuvre dans les prochains jours du chèque alimentaire, dans un contexte de forte inflation.

Celle qui fut un temps membre du Parti socialiste sera notamment attendue au tournant pour lancer la réforme promise explosive des retraites, avec l'objectif de porter l'âge de départ à 64 ans à la fin du quinquennat puis à 65 ans d'ici 2031.

Loading...
L'info de A à Z Voir Plus