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Le conflit du Haut-Karabakh ou la faillite de l’humanisme français

10 Décembre 2020 14:59 (UTC+01:00)
Le conflit du Haut-Karabakh ou la faillite de l’humanisme français
Le conflit du Haut-Karabakh ou la faillite de l’humanisme français

Paris / Lagazetteaz

Le site « Atlantico » a publié un article de Mirvari FATALIYEVA, Présidente de la Maison de l’Azerbaïdjan et Secrétaire Générale de l’Association des Amis de l’Azerbaïdjan en France, intitulé « Le conflit du Haut-Karabakh ou la faillite de l’humanisme français ».

Lagazetteaz présente le texte intégral de cet article :

À la faveur de la guerre qui, depuis le 27 septembre dernier, a opposé l’Arménie à l’Azerbaïdjan pour le contrôle du Haut-Karabakh et de sept provinces adjacentes, nous avons vu fleurir en France nombre de pétitions de soutien aux Arméniens.

Même si cela peut surprendre, nous azerbaïdjanais et amis de l’Azerbaïdjan comprenons les liens d’amitiés entre le peuple français et arménien qui sont le fruit d’une histoire commune ancienne.

Même si cela peut continuer à surprendre, nous azerbaïdjanais et amis de l’Azerbaïdjan prenons en compte le poids de la communauté arménienne en France, son implication dans la société civile, comme dans le jeu politique de nombreuses villes et circonscriptions.

Mais ces liens sont-ils suffisants pour que la France rompent avec sa neutralité et s’engage résolument aux cotés des arméniens, comme l’inflation d’initiatives, de pétitionnaires et de votes parlementaires le demandent ? Ces liens permettent ils l’omission de la souffrance du peuple azerbaïdjanais ?

En effet, c’est tout d’abord oublier la grande détresse des 800 000 déplacés internes azerbaïdjanais, chassés de leurs terres natales, victimes de la purification ethnique pratiquée de façon violente et méthodique par les Arméniens dans les années 1990. C’est aussi faire fi de la mémoire des 613 civils azerbaïdjanais massacrés en une seule nuit dans la ville de Khodjaly le 26 février 1992 bien que ces crimes aient été dénoncés dans le rapport de « Human Right Watch» de 1992 et reconnus par la communauté internationale. Ces 613 civils exécutés semblent réduites à ne jamais émouvoir, pas plus aujourd’hui qu’hier…et à ne jamais bénéficier de l'élan compassionnel ni de l'aide humanitaire français.

Ensuite, c’est aussi oublier que l’armistice signé le 9 novembre par les belligérants qui consacre la défaite militaire de l’Arménie permet tout simplement la restitution à l’Azerbaïdjan de ces territoires illégalement occupés depuis 1993.

Enfin, c’est ne pas vouloir entendre ce que les ONG Amnesty International et Human Rights Watch ont publiquement dénoncé tel que l’usage dévastateur, par l’Arménie, de bombes à sous-munitions interdites par les traités internationaux et c’est donc oublier que durant ces 44 jours de combats, une centaine de civils, parmi lesquels de nombreux enfants en bas âge, ont été tués par des missiles balistiques arméniens délibérément tirés sur des quartiers résidentiels de villes azerbaïdjanaises.

Aussi, comment expliquer cet humanisme français à géométrie variable ?

Comment expliquer cet humanisme à géométrie variable alors que ce conflit a révélé la présence de combattants français d’extrême droite dans le Haut-Karabakh au plus fort de la guerre de consternantes campagnes de haine orchestrées par des activistes arméniens en France contre des journalistes et des élus de la République refusant tout partisanisme dans ce conflit.

Face à ces signaux particulièrement alarmants, nous appelons au sursaut et à la mobilisation tous les humanistes de bonne volonté et tous les partisans d’une paix juste et pérenne entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

A chacun, Nous rappelons à cet égard que le droit international établit de façon claire la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur les territoires libérés après 27 ans d’occupation arménienne. Quatre résolutions ont d’ailleurs été votées par le Conseil de Sécurité de l’ONU et donc par la France, exigeant le retrait total, inconditionnel et immédiat des occupants arméniens. Ces résolutions, soutenues par la France, engagent et obligent les autorités françaises.

Nous notons que Jean Yves Le Drian a jeudi dernier affirmé ne «pas partager» cette demande de reconnaissance, en soulignant que «nos amis arméniens ne le demandent pas eux-mêmes» et qu’une telle décision «reviendrait à nous exclure nous-mêmes de la co-présidence du groupe de Minsk» qui associe Paris, Moscou et Washington dans la recherche d'une solution et que «Ce serait renoncer à notre rôle de médiateur».

Espérons que ses paroles soit l’annonce que l’humanisme français n’est ni mort, ni à géométrie variable.

Mirvari FATALIYEVA

Présidente de la Maison de l’Azerbaïdjan

Secrétaire Générale de l’Association des Amis de l’Azerbaïdjan

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