Lagazette

M. Jean-François Mancel, Président de l'Association des Amis de l'Azerbaïdjan en France : Les liens entre la France et l'Azerbaïdjan restent forts et l'amitié demeure (Exclusif)

13 Novembre 2020 12:17 (UTC+01:00)
M. Jean-François Mancel, Président de l'Association des Amis de l'Azerbaïdjan en France : Les liens entre la France et l'Azerbaïdjan restent forts et l'amitié demeure (Exclusif)
M. Jean-François Mancel, Président de l'Association des Amis de l'Azerbaïdjan en France : Les liens entre la France et l'Azerbaïdjan restent forts et l'amitié demeure (Exclusif)

Paris / Lagazetteaz

Le 12 novembre 2020, M. Jean-François Mancel, Membre Honoraire du Parlement et Président de l'Association des Amis de l'Azerbaïdjan en France, a accordé un entretien à Lagazetteaz. Voici la transcription de l'intreview :

Monsieur le Député, bien que la France soit l’un des pays co-présidents du groupe de Minsk de l’OSCE, ces derniers jours, elle n’a pas une position équilibrée dans le dossier du Haut-Karabagh. Dans ses dernières déclarations, l’administration française s’est dite « la France se tient aux côtés des Arméniens ». Quelle est votre position ?

- Les autorités françaises sont soumises à une pression très forte de la communauté arménienne dont l’importance en France est considérable et à un affrontement avec le président turc. Cette double situation a faussé en partie leur jugement sur le conflit entre l’Azerbaidjan et l’Arménie et leur a fait oublier qu’il s’agit uniquement pour l’Azerbaïdjan de libérer des territoires occupés depuis 26 ans en violation du droit international et des résolutions de l’ONU.

Je regrette et déplore que la France n’ait pas une réaction plus juste comme ce fut pourtant toujours le cas lorsque je siégeais au Parlement. Cela étant les liens entre la France et l’Azerbaïdjan restent forts et l’amitié demeure.

Dans un communiqué de presse publié le 7 novembre dernier par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le nom de la ville azerbaïdjanaise de « Choucha », dont l’histoire est liée au Khanat de Karabagh, est indiqué comme « Chouchi ». Comment pourriez-vous commenter cette déclaration ?

- J’espère que c’est de l’ignorance et pas intentionnel que d’avoir utilisé le nom arménien pour une ville azerbaïdjanaise.J’ai moi même fait part de mon émotion lorsque Choucha a été libérée car c’est le foyer culturel de l’Azerbaïdjan .Chaque 8 Mai je rappelais que nous fetions notre victoire mais que c’était aussi la triste date de la prise de Choucha par les Armeniens en 1992. Choucha est désormais libre et mes amis azerbaidjanais retrouvent leurs racines et leur honneur.

Le 10 novembre 2020, une déclaration tripartite sur le cessez-le-feu complet dans la zone de conflit du Haut-Karabagh a été signée par l’Azerbaïdjan, la Russie et l’Arménie. Après la signature de cet acte, comment évaluez-vous le rôle du Groupe de Minsk de l’OSCE et quel rôle y jouera la France dorénavant ?

- La mise en oeuvre de la paix ne sera pas facile. Il faut d’abord obtenir que les territoires libérés soient garantis azerbaidjanais par la communauté internationale et que les Azerbaidjanais qui en ont été chassés puissent rapidement s’y réinstaller. Il faudra ensuite passer à la réconciliation entre les peuples si l’on veut enfin voir s’installer une paix juste et durable.

La France est co-presidente avec la Russie et les États Unis du groupe de Minsk. Ce dernier n’a pas certes brillé ces derniers temps pour son efficacité..Mais si les E U sont absents on ne peut pas laisser la Russie trancher seule dans le Caucase du Sud. La France, si elle en a la volonté et veut s’en donner les moyens, peut utiliser ses liens avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour jouer un rôle dans la réconciliation aux cotés de la Russie.

Propos receuillis par Samid NASIROV

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